Un permis de construire a été accordé au promoteur Philippe Algayon et à son fils Edouard pour la réalisation d’un complexe sportif avec deux méga-piscines à vagues pour surfeurs à Canéjan, commune de l’agglomération bordelaise située à 50 km de l’océan. Ce surfpark serait le premier en France puisque six projets similaires ont déjà été rejetés dans notre pays (le dernier il y a peu à Castets dans les Landes).
Devant ce projet contre-nature (la commune se prétend en transition), aberrant (l’océan est tout près) et anachronique (à une période où l’eau devient une valeur précieuse), les associations Surfrider Foundation Europe et France Nature Environnement Nouvelle-Aquitaine ont déposé un recours gracieux au permis de construire. L’association Canéjan en Transition qui œuvre depuis six ans pour que la commune s’inscrive dans une démarche de transition écologique, économique et sociale s’y associe. Les trois associations constatent que le projet, prétendument écologique, pose, au contraire, de nombreuses questions irrésolues.
En particulier l’évaluation de la consommation d’eau sur une année est au mieux sous-évaluée (au vu des données d’évaporation des piscines ou des exemples européens existants) au pire complètement occultée. De plus, les éventuelles vidanges totales ou partielles qui s’imposeraient n’ont pas été prises en compte (quatre ont été nécessaires l’an dernier à Alaïa Bay, le surfpark suisse). Le recours à l’eau de pluie est évoqué mais sans étude sérieuse, sans capacités de stockage suffisantes, et de toutes façons, en dehors même du fait que cette préhension serait un accaparement privé d’une ressource naturelle, il serait très largement insuffisant. Les conditions de traitement de l’eau ne sont pas assurées ni en amont : le dossier parle indifféremment d’eau de qualité « activités nautiques » ou d’« eau de baignade », ce qui n’est pas du tout la même chose ; ni en aval où les rejets ne sont pas évalués et la station de traitement utilisée serait largement sous-dimensionnée en cas de vidange total. Et la rivière Eau Bourde, située à 250 m, considérée - dans le dossier de demande - comme déjà polluée (les valeurs de la station de Bègles située nettement en aval, étant prises comme références, la qualité de l’eau étant satisfaisante à Canéjan !), serait finalement l’exutoire de tous les rejets. Ceci, sans tenir compte de la consommation d’énergie nécessaire pour générer des vagues de 1 m 80 de hauteur à un moment où des économies sont réclamées à tout un chacun…
C’est pourquoi, nous demandons le retrait pur et simple de ce projet.
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