Actualités de la lutte contre le projet de surfpark
Période du 9/10/2023 au 17/12/2023
Rédaction : Collectif NON au surfpark à Canéjan
Présentation :
Un permis de construire a été accordé le 27 février par la mairie de Canéjan pour la construction d’un surfpark comprenant deux piscines géantes pour la pratique du surf sur vagues artificielles. Sepanso Gironde et Surfrider Foundation Europe, avec le soutien de notre Collectif NON au surfpark à Canéjan porté par l’association Canéjan en Transition, ont déposé un recours le 31 juillet auprès du Tribunal Administratif de Bordeaux contre ce permis de construire. Cette 4ème newsletter est destinée à vous informer des évolutions récentes de ce dossier.
Précédentes Newsletters : 8/10/2023, 14/09/2023 et 17/08/2023
Actualités depuis la précédente Newsletter
Cette période a été marquée par de nombreuses mobilisations de nos militants (fête de la transition à Canéjan, festival du film d’histoire de Pessac, Altercop à la base sous-marine de Bordeaux…) : merci à eux ! Un très gros travail « sous-terrain » est aussi réalisé de documentation et de contre-expertise sur le dossier du permis de construire du surfpark « Académie de la Glisse ». On peut juste vous dire à ce stade (le procès étant en cours) que plus on creuse, plus on trouve ! Les retours de nos experts sont unanimes : tous les dossiers des promoteurs fourmillent d’erreurs et le greenwashing est partout présent. On devrait être en mesure de communiquer sur ces nouveaux éléments en début d’année prochaine à l’occasion d’une nouvelle livraison d’éléments à charge au juge du tribunal administratif de Bordeaux. A suivre…
Dans cette newsletter, vous trouverez un déroulé chronologique des actions et une revue de presse. La polémique se poursuit, relancée par une vidéo des promoteurs sur les réseaux sociaux pleine d’aplomb et de contre-vérités.
Mercredi 11 octobre
- Brève dans Charlie Hebdo : Non au surf en boîte (après les mégabassines, les mégapiscines !).
Samedi 14 octobre
- Nous étions présents à la fête de la Transition de Canéjan dans le parc du Centre Simone Signoret : stand pour informer les habitants sur le projet de surfpark, chanson et mascotte, avec Gertrude, la tortue cistude géante. L’information a été reprise dans un article du 19 octobre du journal Sud Ouest avec la photo ci-dessous.
- A cette occasion, des militants de l’antenne Gronde de Surfrider ont tourné une vidéo pour dénoncer avec humour l’aberration d’un projet consistant à faire venir l’océan à l’intérieur des terres.
Lundi 23 octobre
- Parution du magazine de la commune de Canéjan (avec un dossier « Académie de la Glisse de la SCI Paola »). Le maire écrit dans l’édito : « pour objectiver le débat, je compte sur le Tribunal Administratif, saisi d’une requête par Surfrider Foundation Europe et la SEPANSO, pour que des expertises complémentaires soient diligentées. » Drôle de fonctionnement démocratique qui nous oblige à attaquer en justice le projet ! Il aurait été possible et hautement souhaitable, pour la commune (qui se targue de démocratie participative), de communiquer sur le projet, sans pour autant enfreindre les règles de confidentialité liées à l’instruction des permis de construire. Par exemple, en demandant aux porteurs de projet de le présenter eux-mêmes aux habitants et en exigeant une étude d’impact et une enquête publique auprès de l’autorité environnementale. Enfin, la commune pouvait communiquer dès l’été 2022 sur le projet avant de signer le permis de construire, car plusieurs informations étaient devenues publiques : Etude environnementale (publiée en ligne en été 2022), autorisation de défrichement par la préfecture (affichée en mairie).
Mardi 24 octobre
- Première publication sur le compte des promoteurs @surfparkcanejan : Monter le 1er surfpark de France. Cette publication a été ensuite suivie de plusieurs autres, principalement des témoignages (exclusivement masculins !) de soutiens au projet. Cette publication a relancé l’intérêt des médias sur le projet, mais pas toujours dans le sens espéré par les promoteurs (voir ci-dessous). Elle montre qu’il y a une petite communauté de surfeurs qui soutient le projet mais ça ne vaut pas sondage ! On décompte 270k vues et 3 280 likes (1%), à comparer par exemple avec la vidéo de @gaetangabriele publiée sur notre compte Instagram où il y a eu 310k vues et 18 864 likes (6%).
Vendredi 3 Novembre
- Nous avons publié ce jour-là un communiqué faisant état de la reprise de travaux de défrichement et de dessouchage sur le site du Courneau. Nous faisions également part de notre inquiétude concernant un possible démarrage des travaux de construction du surfpark. à ce jour, les travaux n’ont toutefois pas commencé. Pour mémoire, le terrain est contaminé aux métaux lourds et les travaux de fondation (notamment les profondes fondations nécessaires sous les moteurs destinés à produire les vagues) pourraient entamer les nappes d’eau profondes, risquant ainsi de les contaminer. D’autre part, nous rappelions l’engagement des promoteurs à attendre la décision de la justice, et le souhait du maire de Canéjan, Bernard Garrigou que la procédure aille à son terme. Enfin, le président de la Fédération Française de Surf, Jacques Lajuncomme, a dit aussi attendre des réponses à des questions que seul un procès contradictoire permettra d’obtenir : « L’affaire est désormais entre les mains du tribunal ».
- Il est possible que ces travaux de suite de défrichement et des dessouchage aient été en fait motivés par une opération de greenwashing : les promoteurs ont en effet filmé par drone le terrain fraichement nettoyé pour les besoins de leur film promotionnel (« Monter le 1er surfpark de France ») publié le 24 octobre sur leur compte Instagram.
Suite du défrichement et dessouchage en octobre 2023 sur le site de la zone d’activités
Samedi 4 Novembre
- Sortie de notre décryptage intitulé « Un surfpark écoresponsable, vraiment ? ». Les promoteurs avaient expliqué qu’ils ont trouvé un terrain déjà bétonné, déboisé et laissé à l’abandon, alors qu’il était couvert à plus de 80% par de grands chênes et qu’ils ont dû défricher avec l’aval de la préfecture. Nous rétablissons la vérité photos à l’appui. Les promoteurs mettent en avant un projet qui ne prend « pas plus que ce que mère nature nous offre », occultant le défrichement préalable de la parcelle, la perte de biodiversité, l’artificialisation et l’imperméabilisation des sols en profondeur, les conséquences pour les zones humides voisines du prélèvement de l’eau de pluie sur près de quatre hectares, le recours massif à l’eau potable des nappes profondes, l’effet des piscines à vagues et de l’éclairage nocturne sur la faune, et l’effet des nuisances sonores et des ondes vibratoires dues au déferlement des vagues. Nous rappelons qu’il n’y a eu aucune étude d’impact, ni enquête publique, aucun bilan carbone, aucune expertise sur la modification locale du cycle de l’eau, permettant de garantir la préservation de la biodiversité et de la ressource en eau et l’impact carbone du projet.
Jeudi 9 novembre
Interview d’une militante à l’émission de la Clé des Ondes, à Bordeaux.
Mercredi 15 novembre
Mardi 21 novembre
Mercredi 22 novembre
Jeudi 23 novembre
- Article du The Rider Post : Un futur surf-park près de Bordeaux crée la polémique
- Article de Outside : Un surfpark à 50 km de l’océan ?!? 5 questions pour comprendre la polémique
Dans tous ces articles, les promoteurs cherchent à convaincre qu’ils ont le soutien de toute la communauté surf, mais les journalistes ne sont pas tous dupes (cf. article dans Outside) : « *On a le soutien de la communauté de surf de France et de la région, et le lancement de la première vidéo [diffusée sur les réseaux sociaux, ndlr] l’a largement montré *», souligne Édouard Algayon. Un propos à nuancer, surtout au vu des commentaires des internautes sous ladite vidéo.
Vendredi 24 novembre
Samedi 25 novembre
Dimanche 26 novembre
- Article dans le magazine M du Monde : En Gironde, le projet de surfpark tente de prendre la vague écolo pour ne pas couler. Les associations opposées au projet n’ont pas été contactés par la journaliste. L’article rapporte à tort que les associations ont refusé de rencontrer les promoteurs. En réalité, des militants de Surfrider Foundation et de l’Observatoire des Vagues Artificielles ont bien rencontré les promoteurs, mais la discussion s’est arrêté là, les promoteurs n’ayant pas tenu leurs engagements de transparence, comme indiqué sur notre site.
20-27 novembre
- Nous étions présents à l’occasion du festival du film d’histoire de Pessac, dont le thème cette année était « Notre Terre ». L’occasion de sensibiliser sur le projet de surfpark à Canéjan tout proche et d’obtenir de nombreux soutiens. Noël Mamère et José Bové, anciens candidats à l’élection présidentielle française (2002 et de 2007) nous ont assuré de leur soutien (voir cette vidéo). Noël Mamère a salué la mémoire de notre camarade Philippe Loquay, un des premiers à s’être opposé au projet. De même, François Gemenne, politologue et co-auteur d’un rapport du GIEC, a réagi sur le sujet et fait un parallèle avec le projet anachronique d’autoroute A69.
Devant le cinéma Jean Eustache. Beaucoup de festivaliers ont entendu parler du surfpark !
30 novembre-3 décembre
Vendredi 1er décembre
- Une de nos militantes a pu poser deux questions au ministre Christophe Béchu lors d’une rencontre avec les lecteurs du journal Sud Ouest. Pas de réponse à ses questions de fond mais une prise de position, le ministre jugeant le projet anachronique !
Lundi 4 décembre
Mercredi 6 décembre
Jeudi 7 décembre
- Article dans La Tribune-Bordeaux : Surf : plus d’une centaine de piscines à vagues en projet dans le monde. Les difficultés diverses auxquelles sont confrontées les surfparks y sont bien décrites. Il y est expliqué pourquoi les promoteurs préfèrent rester discrets, comme à Canéjan, pour éviter de donner du temps aux riverains pour organiser la contestation…
Coup de projecteurs sur nos récentes publications sur les réseaux sociaux
(comptes Instagram et Facebook @nonausurfenboite.fr)
Situation à date :
Notre pétition, lancée le 1er juin, compte 61 102 signatures.
Notre compte Instagram @NONausurfenboite.fr a désormais 1450 abonné.e.s. Cette Newsletter est diffusée à plus de 346 abonné.e.s.
Nous avons récolté 2380€ pour notre cagnotte (60 contributeurs différents). L’argent est destiné principalement aux frais liés à la procédure judiciaire (frais d’avocat, achat de données météo pour les modèles, traduction certifiée conforme de document pour le procès, etc.). Merci à ceux qui ont déjà donné. Si vous souhaitez participer, voici le lien.
Pour consulter les articles cités dans cette lettre, voir notre revue de presse. Pour toute question, regardez notre foire aux questions (FAQ) ou écrivez-nous à contact@ns33.fr.