Foire aux questions. Les réponses aux questions que vous vous posez.


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Vous trouverez ci-dessous des réponses aux questions que l’on se pose souvent à propos de ce projet. [Nous les regroupons ici car elles sont récurrentes.]


Je n’y crois pas, le projet ne verra jamais le jour

Si, le sujet est très sérieux. Le maire de Canéjan a signé le permis et les travaux auraient pu commencer si les association n’avaient pas porté plainte auprès du tribunal administratif.

Le maire peut-il annuler le permis? Que dit la loi?

  • Lorsqu’un permis de construire est délivré, il ne peut en principe être retiré par le maire que dans un délai de trois mois ;
  • La seule exception à ce délai (de trois mois) est lorsqu’il y a une accusation pour fraude. Dans ce cas, le maire n’est tenu par aucun délai. Il doit cependant mettre en œuvre la procédure contradictoire préalable au retrait, pour permettre au porteur de projet de défendre son projet ;
  • Après la mise en œuvre de la procédure contradictoire préalable, le maire peut ensuite prendre un arrêté de retrait du permis de construire exclusivement pour fraude.

Dans la requête auprès du tribunal administratif déposé par les associations figure une accusation de fraude. Le permis pourrait donc être retiré par le maire.

Le maire indique ne pas avoir pu faire autrement du fait du “secret de l’instruction”

Dans la parution du magazine de la commune de Canéjan (avec un dossier « Académie de la Glisse de la SCI Paola »). Le maire écrit dans l’édito : « pour objectiver le débat, je compte sur le Tribunal Administratif, saisi d’une requête par Surfrider Foundation Europe et la SEPANSO, pour que des expertises complémentaires soient diligentées. » Drôle de fonctionnement démocratique qui nous oblige à attaquer en justice le projet !

Il aurait été possible et hautement souhaitable, pour la commune (qui se targue de démocratie participative), de communiquer sur le projet, sans pour autant enfreindre les règles de confidentialité liées à l’instruction des permis de construire.
Par exemple:

  • En demandant aux porteurs de projet de le présenter eux-mêmes aux habitants
  • En exigeant une étude d’impact
  • En exigeant une enquête publique auprès de l’autorité environnementale.

Enfin, la commune pouvait communiquer dès l’été 2022 sur le projet avant de signer le permis de construire, car plusieurs informations étaient devenues publiques : Etude environnementale (publiée en ligne en été 2022), autorisation de défrichement par la préfecture (affichée en mairie).

Si toutes les autorisations ont été obtenues, pourquoi cela génère autant de réactions ?

La demande de permis de construire est instruite sur la base de déclarations faites par les promoteurs. Ces déclarations ne sont pas remises en question par l’administration : elle vérifie juste la conformité du permis avec les exigences légales et notamment le Plan Local d’Urbanisme.

La mairie a basé son jugement sur son interprétation du PLU et se réfugie derrière les avis des services spécialisés tels que la DREAL et l’ARS. Ces administrations donnent des avis sur des points spécifiques dont les sujets relèvent de leur compétence. Par exemple l’ARS (Agence Régionale de Santé) donne son avis sur la gestion sanitaire de l’eau sur la base des éléments fournis. Elle ne donne par contre aucun avis la quantité d’eau utilisée et elle n’est pas en mesure de vérifier si les données présentées sont exactes. Au final elle conclut en donnant des recommandations que le promoteur doit mettre en œuvre. Chaque service donne donc un avis sur son domaine de compétence, mais tout est basé sur des déclarations des promoteurs.

Les associations ne sont pas dupes des déclarations d’autonomie de consommation en eau ou en énergie et d’absence d’impact environnemental du fait de leur expérience et de leur connaissance du sujet acquis grâce au travail effectué sur les projets précédents de surfparks. Une fois le surfpark construit, la réalité de ses impacts deviendrait évidente, mais il serait trop tard.

Nous préférons alerter en amont pour éviter une telle issue où tout le monde serait perdant.

Combien d’eau va consommer le surfpark ?

Les promoteurs tentent d’attirer l’attention sur les seules consommations des bassins, passant sous silence les autres sources de consommation d’eau du surfpark. Ils misent sur l’eau de pluie prélevée sur les toits des bâtiments industriels, mais il n’est pas certain qu’ils soient autorisés à l’utiliser pour remplir les bassins, pour des raisons sanitaires. De plus, leurs calculs sont entachés de nombreuses erreurs et minimisent énormément les consommations : ils ignorent par exemple le fait que les vagues augmenteront nécessairement les pertes d’eau. Nous rendrons publics les éléments de preuves que nous avons réunis après les avoir transmis au juge . Comme indiqué depuis le début par les associations, l’autonomie basée sur de l’eau de pluie pour une tel complexe aquatique est un pur fantasme ; la seule manière de maintenir ces bassins à niveau sera d’utiliser massivement l’eau potable du réseau public issue des nappes profondes.

Quel est le quota annuel de prélèvement d’eau autorisé sur Canéjan?

La consommation d’eau de la commune était de 354 426 m3 en 2021, avec un rendement de 90,2%, pour un volume annuel maximal autorisé par la préfecture de 430 000 m3.
La marge est donc assez faible. En considérant que la consommation de la commune reste stable à l’avenir (elle fluctue en fait beaucoup tous les ans), tout projet consommant plus de 76 000 m3 d’eau potable obligerait la commune à demander à la préfecture un dépassement du plafond de prélèvement. Sur la commune de Canéjan, outre les forages qui alimentent la commune en eau potable, d’autres forages existent pour contribuer aux besoins en eau potable de Bordeaux Métropole. Augmenter fortement les prélèvements pour les besoins de ces méga-piscines à vague à Canéjan menacerait donc les ressources en eau potable d’une population plus large.

Finalement, est-ce que cette ponction d’eau est vraiment problématique?

Les pressions sur la ressource en eau sont croissantes. Selon le Plan d’Adaptation au Changement Climatique de l’agence de l’eau Adour Garonne, le déficit en eau de la région Nouvelle-Aquitaine pourrait s’élever à 1,2 milliard de m3 d’ici à 2050. Les rapports d’AcclimaTerra, le Comité Scientifique Régional sur le Changement Climatique, indiquent qu’il y aura en Région Nouvelle Aquitaine « 30 à 50% d’apport hydrique en moins dans les prochaines années ». Tous les résultats des expertises hydro-climatiques « convergent vers le diagnostic d’une tension sur la disponibilité des eaux superficielles et des eaux souterraines dans la région Nouvelle-Aquitaine (dont étiages plus sévères en intensité et en durée) sous l’impact de l’élévation des températures (air et eau), d’une fréquence croissante d’événements climatiques extrêmes, d’une variation incertaine de la pluviométrie annuelle et d’une augmentation globale de l’évapotranspiration ». Selon les travaux d’AcclimaTerra, « des conséquences importantes sont à anticiper sur la satisfaction des usages… ». Si vous consultez notre revue de presse, vous vous rendrez compte que la guerre de l’eau a déjà commencé sur notre territoire national.

Canéjan est-elle concernée par un risque de pénurie d’eau?

L’état de catastrophe naturelle pour cause de sécheresse a été prononcé pour la commune de Canéjan : cf. l’arrêté interministériel du 3 avril 2023, publié au Journal Officiel du 3 mai 2023.
Toutefois, les nappes servant d’alimentation en eau potable pour Canéjan sont profondes : elles sont situées à plus de 100 m. L’enjeu consiste donc à ne pas la surexploiter, contrairement ce qui s’est produit juste à côté, à Bordeaux Métropole. La Métropole est en effet obligée désormais de prévoir de nouveaux forages dans le Médoc pour son approvisionnement en eau potable. Cette nappe subit elle aussi des fluctuations moins nombreuses et surtout avec une inertie bien plus grande. Les impacts de nos actions actuelles ne seront visibles que dans plusieurs années. Les périodes où vivront nos petits enfants et leurs enfants.

La vallée de l’Eau Bourde est-elle menacée ?

La vallée de l’Eau Bourde a été partiellement inscrite (SIN0000149) à Gradignan comme site d’intérêt pittoresque par la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement. Les communes mènent depuis de longues années des actions de protection en s’efforçant d’acquérir la majeure partie de cet ensemble foncier (source Wikipedia).
Le débit de l’Eau Bourde à l’étiage à Canéjan (Pont de la House) est d’environ 0,1 m3/s (référence : B. Lamy, 1994. L’aménagement de la vallée de l’Eau Bourde. Institut de Géographie Louis Papy, Univ. Bordeaux 3). Une vidange complète des deux piscines (20 000 m3) représenterait ainsi le volume d’eau s’écoulant durant deux à trois jours dans la rivière. Dans le dossier de demande des promoteurs, les mesures de qualité de l’eau utilisées comme référence sont celles mesurées très en aval à la station de Bègles, leur permettant ainsi de considérer l’eau comme déjà polluée, alors que la qualité de l’eau est bien meilleure à Canéjan.

La qualité de l’eau des bassins sera-t-elle suffisante pour la pratique du surf ?

L’ARS de Gironde (33) après échange avec le ministère de la santé a retenu un classement en activité nautique et non en baignade artificielle. Comme pour les projets de Sevran (93) et de Castets (40), l’ARS se heurte à l’absence de dispositif réglementaire leur permettant d’imposer un classement plus sûr pour les pratiquants en baignade artificielle. On arrive ainsi à une situation complètement aberrante. COMMENT EST T-IL POSSIBLE D’INTERDIRE, EN RAISON DE RISQUE SANITAIRE, UNE BAIGNADE DANS UN BASSIN, MAIS D’Y AUTORISER LA PRATIQUE DU SURF ?
Le risque est en effet identique, les surfeurs en piscines à vagues étant exposés aux mêmes risques sanitaires que les baigneurs, la plupart des surfeurs étant immergés au moment de leur pratique sportive. Comment garantir qu’il n’y aura pas de risques sanitaires pour les surfeurs ? Il suffit d’une personne, d’un élément étranger (un oiseau mort, etc.) pour contaminer un bassin. Virus et bactéries ou amibes ne seront pas supprimés avec un simple brassage de l’eau par les vagues.
L’eau de pluie est de nature instable et propice au développement d’algues, d’agents biologiques pathogènes divers susceptibles de provoquer une crise sanitaire. De plus, les toitures où seront récupérées les eaux de pluies reçoivent des déjections animales (fientes d’oiseaux), des dépouilles en décomposition et des microparticules polluantes, avec la proximité de l’autoroute A63.
Le ministère des sports a mandaté en 2020 l’association AFNOR pour développer sur 18 mois un projet de normalisation pour les vagues artificielles, piloté par la Fédération française de Surf. Le Centre scientifique et technique du bâtiment, dans son compte rendu, a clairement expliqué qu’une piscine à vagues en milieu fermé devait être classée en activité de baignade artificielle et non en activité nautique. C’est le minimum acceptable sur le plan sanitaire. Les Normes expérimentales Afnor XPS52-900 ont été publiées en août 2022. Il est stipulé à l’article 3.7 : « La qualité de l’eau d’une vague dynamique en bassin fermé doit appliquer la réglementation nationale des baignades artificielles ». Pourquoi l’ARS n’a pas suivi les préconisations du Ministère des Sports et la norme AFNOR publiée avant son avis ? Le 20 mars 2023, Wavegarden, la société fournisseuse de la technologie de piscine à vagues du projet envisagé à Canéjan (33), a déclaré dans un courrier destiné aux associations de protection de l’environnement, vouloir : « une minimisation maximale de son impact environnemental ainsi qu’un strict respect de la réglementation en vigueur et norme AFNOR ». Selon l’article D. 1332-49, la baignade artificielle en système fermé doit satisfaire aux exigences suivantes : « La totalité du volume de la zone de baignade doit être renouvelée en moins de 12 heures, pendant la période d’ouverture au public. Ce renouvellement est assuré en continu par un apport d’eau neuve et d’eau recyclée. La baignade artificielle est équipée d’un système permettant de mesurer le volume et d’estimer le débit des différents apports d’eau neuve et d’eau recyclée ». Si par exemple la piscine à vagues est ouverte 12h sur une journée de 24h, il faudrait filtrer deux fois par 24 heures la totalité des deux bassins, soit 40 000 m3 d’eau par jour. La consommation d’énergie et d’eau serait probablement beaucoup plus importante.

N’est-ce pas une bonne chose de valoriser l’eau de pluie ?

Cette eau, qui tombe sur les toits, s’écoule dans un bassin de rétention où s’est installé une population de cistudes d’Europe, une espèce de tortue d’eau douce protégée en France. Cette eau, ensuite, s’écoule dans l’Eau Bourde. Si le projet est réalisé, l’eau de pluie tombant sur les deux bassins et les toits voisins, soit près de près de 4 hectares, sera perdue car presque entièrement évaporée. C’est autant d’eau qui n’alimentera plus les zones humides voisines.

Le terrain était déjà artificialisé, de toute façon !

Seule une petite partie du terrain était artificialisé (parking). La majorité du site était boisée, on le voit bien sur les photos aériennes. Et pas par des chênes de moins de 30 ans, comme le prétend Edouard Algayon.

Prétendre qu’ils n’ont pas du déboiser est mensonger. De nombreux arbres ont été coupés. D’ailleurs, ils ont dû demander une autorisation de défrichement à la préfecture. Ils ont fait cela avant que le permis soit signé.

Le site avant le déboisement
Le site avant le déboisement ET après Et après…

Ils disent que les association ne veulent pas les rencontrer. Pourquoi avoir refusé de discuter ?

C’est faux. Des membres des associations les ont rencontré avant de déposer plainte, comme expliqué ici. Ceci dit, maintenant qu’il y a une procédure judiciaire en cours, il n’est plus possible de les rencontrer et nous n’allons pas leur expliquer comment améliorer leur projet ;).

Ce projet est privé, en quoi suis-je concerné?

L’eau est un notre bien commun. Le changement climatique et ses conséquences sur la disponibilité de l’eau sont bien réelles et concernent tout le monde. Nous devons économiser l’eau et privilégier l’eau potable pour les services essentiels et en particulier notre alimentation. Les restrictions sont déjà une réalité pour de nombreuses communes en été. Que se passera-t-il dans 15 ans, pour nous, pour nos enfants et petits enfants ? Autoriser la construction d’un surfpark alimenté avec notre eau potable alors que nous avons l’océan à 45km est-il responsable ? ? Vraiment ?

Il s’agit d’un petit centre d’entrainement, il ne va pas y avoir beaucoup de monde…

Justement, détrompez-vous. Il existe un surfpark en Suisse qui fonctionne déjà depuis plusieurs années. Cela nous a permis de préciser la fréquentation probable en cas d’ouverture du surfpark. La capacité du surfpark Suisse est pratiquement deux fois plus faible. Or le surfpark Suisse a accueilli environ 200 000 visiteurs par an malgré de nombreuses fermetures pour raisons techniques. On peut donc envisager qu’il y ait de 300 000 à 400 000 visiteurs chaque année à Canéjan, soit plus de 1 000 visiteurs par jour, doublant ainsi la fréquentation de la Zone d’Activités du Courneau. La proximité de l’océan est en fait un avantage. Les surfeurs sont surtout locaux ou des touristes qui viennent en été. Dès que les conditions de houle seront mauvaises, les surfeurs pourront se rabattre sur le surfpark si toutefois ils en ont l(envie et les moyens. L’aéroport de Mérignac est proche. Tout comme en Suisse, les surfeurs viendront souvent de loin. La seule façon de soigner leur bilan carbone serait de construire un surfpark près de chez eux ? Au lieu de choisir la sobriété, ils préfèrent tout simplement la fuite en avant…

Mais Solectron accueillait beaucoup de monde à une époque … ça ne va pas changer grand-chose pour les entreprises implantées

Rapidement, depuis les années 2000, la fréquentation du site a fortement baissé, puis elle a remonté. Vers 2008, il ne restait plus que 500 employés. Actuellement nous dénombrons plus de 1 000 travailleurs sur zone sans compter les aller-venues des camions pour le fret. Si les projet se fait, lors des grosses soirées ou des compétitions, le parking prévu sera clairement trop petit et les bords de routes vont être envahis de voitures. La circulation va devenir compliquée surtout sur la partie de Cestas où la route est en piteux état. La rénovation et l’aménagement sera assurément réalisée aux frais des contribuables…

Quelles nuisances ?

Ce genre de parc de loisirs implique l’utilisation de sonorisations puissantes pour la musique et les annonces. Les balades le long de l’Eau Bourde se feront alors au son de la surf-music ou de la techno. On ne demandera pas leur avis aux promeneurs ni à la faune… Il devrait aussi y avoir de puissants projecteurs en soirée : la pollution lumineuse sera aussi au programme. Et l’impact des vagues sur les parfois des bassins engendrera de fortes vibrations qui seront perceptibles par les riverains.

Cela va créer des emplois, au moins ?

Cela va créer environ 80 emplois de services. En Suisse, le surfpark peine à équilibrer son budget et la direction a préféré passer à des contrats à l’heure. De nombreuses personnes sont mises en chômage partiel lors des incidents techniques (nombreux) sur le site.

Mais nous pourrions voir un jeune de Canéjan devenir champion de surf aux jeux olympiques !

C’est possible oui, un champion de surfpark en zone industrielle. Avec des vagues parfaites, régulières, uniformes, sans vie… Il faudrait néanmoins que ses parents soient plutôt aisés. Le ticket d’entrée dans ces surfparks varie typiquement entre 50€ et 160€ de l’heure. L’idéal sportif est de mettre les concurrents sur un strict pied d’égalité avant qu’ils ne se distinguent dans les épreuves. Si seuls les champions vivant dans des pays où ils bénéficient de couteux surfparks ont une chance d’avoir des médailles, que devient l’idéal sportif ?

Où en sommes-nous dans le contentieux ?

Le permis de construire n° PC 033 090 22Z0006, ainsi que les autorisations qui y sont liées, n° AT 033 090 222007 et n° AT 033 090 2220010, ont fait l’objet d’un recours gracieux puis contentieux en vue du retrait de ce permis par Surfrider Foundation et la SEPANSO Gironde, deux associations agréées pour la protection de l’environnement, au motif que le permis est entaché d’illégalités. Le procès est en cours.

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